Non, la taxe à 75 % n'a pas disparu

Il y a deux semaines, lors d'un meeting en Sicile, j'ai pu suivre l'allocution d'un industriel américain qui dépeignait la perception de la France à l'étranger. J'ai été stupéfait de constater que nous sommes actuellement identifiés comme étant le boulet de l'Europe. Selon cet industriel, le pays dispose pourtant d'avantages indubitables : ses industries compétitives, son taux de natalité, sa force de travail très importante... Mais à l'international, il est tout de même vu comme agonisant. Evidemment, cette descente a commencé avec les années 1970, mais notre pays est depuis deux ans sur la mauvaise voie. Il suffit de se pencher sur les indices d'un peu plus près pour s'en rendre compte. L'accession de la gauche au pouvoir avait occasionné certains espoirs. Mais il est évident qu'ils se sont évaporés depuis un bout de temps. Et si nous ne croyons plus aux mesures du gouvernement, le regard porté sur la France hors de nos frontières est encore plus critique. La mesure centrale de notre Flanby national a fortement pesé dans cette vision : la taxe à 75% sur les salaires les plus élevés est connue de tout le monde. Et peu importe que ce pourcentage ait été annulé début 2015, il subsiste à l'étranger incrusté dans la mémoire des gens. Voilà le sceau qu'a laissé François Hollande à l'étranger. J'ai évoqué cette déclaration de l'industriel avec d'autres participants provenant non seulement des Etats-Unis mais aussi d'Inde, et je me suis aperçu que tous rattachaient notre pays à cette taxe. On peut dire qu'elle a vraiment été un message dommageable pour les investisseurs à l'étranger. Si c'était une excellente idée pour se faire élire, elle a surtout contribué à décaler de deux ans la fin de cette crise. En guise de plaisanterie, l'industriel a certifié que même les communistes ne seraient pas allés jusqu'à cette extrémité ! Et la salle a hurlé de rire. Je peux vous assurer que c'est un curieux moment à vivre. Ce meeting en Sicile s'est avéré un peu déprimant, quand j'y pense. Le gouvernement actuel peut bien tout faire pour distribuer l'industrie française à l'étranger (comme les Rafale en Inde), il reste que l'unique parole qui ait été tenue est cette fameuse taxe et qu'elle sera difficile à effacer. Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous recommande au très bon site de l’organisateur de ce séminaire en Sicile.